Faire le choix d’une publicité qui dérange c’est s’assurer de faire le buzz, de jouer avec les limites pour attirer l’attention. Mais c’est une ficelle qui doit être actionnée avec finesse et subtilité pour ne pas dépasser la frontière de plus en plus floue entre buzz et choc et par cette même occasion ne pas risquer la censure.
❥ Allo Resto en a fait les frais puisque le jury de la déontologie publicitaire estime que ses publicités mettant l’actrice de films X Katsuni en scène nuisent à « l’image de la personne humaine ». La campagne se composait de trois petites scènes dans lesquelles elle apparaissait déguisée en « soubrette » avec un vieux monsieur lui demandant de se baisser pour mieux regarder ses fesses, en médecin qui doit s’occuper de la « rigidité suspecte » au niveau de l’aine d’un patient ou en secrétaire chargée de prendre en main les « liquidités de l’entreprise » d’un patron qui desserre déjà sa cravate. À la fin de chaque publicité, avant que les choses n’aillent « trop loin », elle finissait par dire « Stop. Pas ce soir ».
❥ Curly, la célèbre marque de biscuits apéritifs, a elle aussi été récemment censurée pour ce parallèle osé.
❥ On vous parlait dans notre précédent article du défilé Victoria Secret, or la marque de lingerie ne fait pas l’unanimité malgré le succès de son évènement. En effet, la marque a été critiquée par des associations religieuses comme l’American Decency Association mais aussi par des associations féministes comme whatisvictoriassecret.com pour son utilisation de la «pornographie soft » dans ses campagnes publicitaires.
❥ Elliot Polak, fondateur de Textappeal lors d’une interview pour Doc News insiste sur les règles à respecter quand on utilise le sexe dans des publicités ainsi que sur la pertinence de celles-ci.
« Les annonceurs doivent avoir conscience qu’on ne peut pas toujours aller au-delà de la limite pour avoir l’attention des gens. On arrive aussi à une véritable saturation. La moyenne d’âge pour des enfants qui regardent de la pornographie sur Internet est de 11 ans. Les images émises par la publicité n’ont plus le même effet choquant. C’est un jeu qui porte en lui ses propres limites … Il faudra sans doute utiliser le sexe de manière plus subtile, en diminuant l’aspect choquant. Je pense qu’il est fini le temps où le sexe faisait tout vendre. Je pense que c’était vrai pendant un temps … ça ne l’est plus aujourd’hui. »
Toutes ces limites et ces tabous évoluent continuellement et ces changements sont de plus en plus rapides aujourd’hui avec la prolifération de contenus pornographiques sur Internet.
❥ Cependant il ne faut pas que utilisation abusive du sexe dans les publicités nous empêche de voir celles qui l’utilisent avec brio et dans un objectif noble comme c’est le cas dans cette campagne pour le cancer masculin avec le mannequin de lingerie Rhian Sugden.
❥ Ou ce spot contre le cancer du sein qui met en scène l’actrice Zoé Felix et Marcelo Boldrini tous deux engagés dans cette lutte.